Les types de plaies

Les plaies du cheval peuvent être :

  • Superficielles.
  • Profondes.
  • Récentes.
  • Anciennes.

Les plaies superficielles

  • Atteinte de l’épiderme : soins locaux suffisantes. Exemple : Cothivet, TAF Spray, Cyclo Spray, Alumisol.
  • Atteinte de l’épiderme et du derme : suture éventuelle, soins locaux (ex : Picri Baume) et antibiothérapie éventuelle.
  • Cas particulier : membre coincé dans des barreaux ; nécrose cutanée et décollement 5 à 6 jours après.

Les plaies profondes

Examen initiale de la plaie :

  • Lavage de la zone atteinte et de minimum 20 cm autour.
  • Tonte large.
  • Rasage éventuel des marges de la plaie.
  • Nettoyage (sans alcool ni solution antiseptique concentrée).

Examen des plans profonds :

  • Cavité synoviales.
  • Tendons.
  • Muscles.
  • Os.

Cas particuliers :

  • Les plaies du poitrail et de la cage thoracique.
  • Le « clou de rue ».

Les plaies synoviales

Structures plus souvent atteintes :

  • Boulet.
  • Genou.
  • Jarret.
  • Gaine digitale.
  • Gaine de l’extenseur dorsale du doigt.

Pour toute suspicion de contamination synoviale un diagnostic vétérinaire et de rigueur :

  • Mise en place d’un traitement antibiotique.
  • Pansements.
  • Eventuel lavage de l’articulation ou de la gaine atteinte en chirurgie.
     

Les atteintes tendineuses

Tendon fléchisseur superficiel du doigt :

  • Plaie en face palmaire/plantaire du canon.
  • Affaissement partiel du boulet en cas de rupture ou section complète.
  • Diagnostic échographique peut être nécessaire.

Tendon fléchisseur profond du doigt :

  • Lésion avec le superficiel au niveau du canon.
  • Lésion seule au niveau du pâturon.
  • Plaie en face palmaire/plantaire du canon ou du pâturon.
  • Affaissement partiel du boulet et perte du soutien du pied (la pince se soulève).
  • Diagnostic échographique peut être nécessaire.

Ligament suspenseur du boulet :

  • Corps (avec les tendons superficiel et profond).
  • Branches.
  • Lésion d’une seule branche ou fracture d’un sésamoïde – soutient du boulet est maintenu.
  • Lésion des deux branches ou fracture des deux sésamoïdes ou lésion du corps – affaissement du boulet.
  • Lésion du ligament suspenseur du boulet et des tendons fléchisseurs – boulet en contact avec le sol.
  • Diagnostic échographique et/ou radiographique.
  • Traitement : antibiotique, plâtre ou Robert-Jones pour aligner les corticales dorsales.
  • Pronostique sportif compromis.

Tendons extenseurs :

  • Plaie de la face dorsale du canon.
  • Gêne temporaire – difficulté d’étendre le carpe ou le doigt.
  • Chevaux compensent rapidement.
  • Traitement : antibiotique, pansements.
  • Pronostic sportif bon.

Les atteintes osseuses

Fracture :

  • Boiterie de fort grade.
  • Diagnostic radiographique.

Atteinte périostée :

  • Suros – gestion à la fin de la cicatrisation.
  • Séquestre osseux – possible gestion chirurgicale 3 à 4 semaines après le trauma.

Les plaies du poitrail et de la cage thoracique

Attention à la perforation de la paroi ou à la fracture des côtes. Possible pneumothorax unilatéral : troubles respiratoires.

En cas de pneumothorax :

  • Hospitalisation.
  • Aspiration de l’air dans la cavité pleurale.
  • Antibiotiques.

Le clou de rue

Pénétration dans la partie caudale de la sole ou dans la fourchette d’un objet long et pointu.

  • Possible contamination de la bourse naviculaire.
  • Diagnostic radiographique nécessaire.
  • Si le clou est en place ne pas l’enlever.
  • Traitement : antibiotiques, éventuellement chirurgie.

Les plaies récentes

Les plaies superficielles – Fermeture par 1re intention – décision de suturer :

  • Faible contamination (6 heures).
  • Pas de contusion.
  • Pas de tension excessive.

Les plaies profondes :

Eviter les espaces morts (ex : mèche) et suture des plans plus profonds (exception : tendons).

Fermeture par 1re intention différée – suture 4 à 7 jours après, débridement nécessaire.

Fermeture par 2ème intention – sans suture :

  • Pansement.
  • Antibiotique générale (et locale).
  • Anti-inflammatoires.

Les pansements

Adapter en fonction de la phase de cicatrisation.

  • Phase inflammatoire (entre 3 et 5 jours) sur une plaie potentiellement contaminée – bandage à l’eau javellisée (1 bouchon d’eau de javel par litre d’eau) type « wet to dry » ou à l’Animal Intex ou Animal Easy Care.
  • Début de granulation : pansement tous les jours avec Twydil Cutagel ND.
  • Granulation : pansement non adhérent tous les 2 jours ou plus en fonction de l’exsudat.
  • Produit en contact : Picribaume ND ou Predniderm en fonction de la localisation et de l’évolution de la plaie
  • La granulation excessive : particulièrement sur les plaies de la partie distale des membres, est à craindre; dans ce cas : parage chirurgicale, pommade à base de corticoïdes sous pansement (Predniderm ND), puis à l’air libre (Cortavance ND). Éviter les produits caustiques (Lotagen) – fibrose.
  • L’épithélialisation : produit cicatrisant sous-pansement ou à l’air libre. Exemple : Picribaume Spray. Puis remise sous tension progressive.

Fonction des pansements :

  • Comprime : limite les espaces morts, l’œdème, l’hémorragie.
  • Protège : action mécanique contre la contamination.
  • Favorise un environnement humide et chaud et assure un meilleur confort.
  • Absorbe l’exsudat (indicateur de la sécrétion d’une plaie).
  • Permet l’application d’un agent thérapeutique.

Antibiothérapie

Adapter en fonction de la plaie :

  • Plaie articulaire : association de Pénicilline et Gentamicine.
  • La mise en place d’un antibiotique critique est interdite sauf réalisation d’un prélèvement.
  • Plaies « simples » : Cortexiline ND ou Trimethoprime-sulfamide (Borgal, Avemix…).
    La consultation du vétérinaire reste nécessaire.
  • Attention ! Si le cheval n’est pas à jour de vaccins, pensez au sérum antitétanique.

Gestion des hémorragies

En attendant le vétérinaire en cas d’hémorragie importante :

  • Mettre le cheval au calme (box ou abris).
  • Si possible, faire un pansement compressif.
  • Si le pansement n’est pas possible, réaliser une compression à la main à l’aide d’un linge propre.

A retenir

Les plaies les plus impressionnantes ne sont pas toujours les plus graves. Appeler immédiatement en cas :

  • D’hémorragie importante.
  • De plaie d’une région articulaire (même peu importante).
  • De plaie avec suppression d’appui.
  • De plaie dans la région des tendons.
  • De plaies profondes.

Toujours essayer de favoriser la cicatrisation par 1re intention – suture possible entre les 6 et 12 heures.